Et j'ai ri !

27/06/2021

Afin d'asseoir son statut de monarque et assurer sa descendance, Napoléon divorce à contrecœur de Joséphine et se met en chasse d'une dulcinée à la hauteur de sa destinée. Deux possibilités s'offrent à lui : la grande-duchesse russe Anna Pavlovna Romanova ou l'archiduchesse autrichienne Marie-Louise.

Mais Alexandre Ier ne montre pas beaucoup d'enthousiasme à offrir sa fille qui n'a de plus que 14 ans à cette époque. Travaillant dans l'ombre, le diplomate Metternich incite l'empereur François à donner sa fille afin d'éviter un rapprochement possible entre Paris et Moscou. Ce dernier consent alors que sa fille est maintenue dans l'ignorance des tractations et écrivait encore en janvier 1810 à une amie :

Je sais qu'à Vienne ils me voient déjà mariée avec le grand Napoléon, j'espère que cela ne se fera pas et je vous suis très reconnaissante, chère Victoire, salutations. À ce sujet, je formule des contre-vœux afin que cela ne se produise pas et je crois que je serais la seule à ne pas m'en réjouir.

Napoléon opte finalement pour l'Autrichienne en disant :

C'est un ventre que j'épouse !

Sympathique marque d'affection !

Un mariage par procuration est célébré à Vienne en mars 1810 avec bénédiction nuptiale par l'archevêque de Vienne qui bénit aussi au passage douze anneaux de mariage différents, car on ne connaît pas le tour du doigt de Napoléon...

Mais on sait l'Empereur impatient et il n'attend pas la réception officielle en France prévue pour le 28 mars et va à la rencontre de sa belle le 27 à Compiègne. Ne faisant ni une ni deux, mais avec le consentement de l'évêque de Nantes, Napoléon décide de prendre sa promise à la hussarde le soir même.

Afin d'être certain que la jeune femme d'à peine 18 ans soit consciente de ses devoirs conjugaux, il demande à sa sœur Caroline de lui rappeler succinctement le rôle qu'on attend d'elle durant la nuit nuptiale.

Au petit matin, la mine satisfaite, il dira à Savary :

Mon cher, épousez une Allemande, ce sont les meilleures femmes du monde, douces, bonnes, naïves et fraîches comme des roses !

On saura bien plus tard, de la bouche même de l'empereur déchu lors de son séjour à l'île d'Elbe, que l'ingénue a aussi visiblement fortement apprécié la nuit de noces :

Je suis allé vers elle et elle fit tout en riant. Elle a ri toute la nuit.

On espère que ce fou rire était sincère et n'était pas dû à toute autre vision qu'elle aurait pu avoir cette nuit là...

Frank Grognet - Blog historique
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