Faire le mariolle
Vous connaissez tous l'expression « faire le mariole » à savoir se vanter, faire l'intéressant. Cette expression viendrait de l'italien mariolo qui signifie coquin, fripon, mais on a souvent associé à tort la paternité de cette expression à Dominique Gaye Mariolle (1767-1818) originaire de Campan (Hautes-Pyrénées).
Ce grand gaillarde de 2 mètres (taille inhabituelle pour son époque) était bûcheron de son état et avait hérité d'une constitution hors norme. Il rentre dans l'armée française à 24 ans en 1792 dans le 2e bataillon de volontaires de son état. Il va alors s'illustrer plusieurs fois et être blessé à plusieurs reprises. Il reçut pour cela plusieurs récompenses : un sabre d'honneur (1796) et une carabine d'honneur (1797) et enfin il fut fait chevalier de la Légion d'honneur (1804).
Lors des entrevues d'Erfurt, il va encore faire parler de lui en brandissant un canon de 4 pouces devant l'Empereur lors d'une revue ce qui l'associera à la fameuse expression, mais ce qui est assez incroyable c'est que cette force de la nature va servir de modèle dans plusieurs œuvres artistiques.
On le voit dans le célèbre tableau de David « la Distribution des Aigles » en tenue de sapeur à l'extrême droite.
Un disciple de David, Sans, a reproduit le sapeur dans un tableau qui fut finalement donné à la mairie de Campan, son village d'origine. C'est également là que l'on trouve une mounaque (1) à son effigie.
Il est également représenté à l'arrière de l'Arc de Triomphe du Carrousel à Paris reposant sur la corniche devant l'attique, sous forme d'une sculpture de sapeur due à Auguste Dumont.
On le retrouve encore en 2013 finalement dans la fameuse série de bandes dessinées L'homme de l'année pour l'année 1815, publiée chez Delcourt.
(1) il s'agit de poupées de grandeur nature faites de chiffons et de foin et habillées de vêtements. Elles sont issues d'une vieille tradition locale.