Hommage à la bravoure

La bataille d'Eylau fut l'une des plus grandes boucheries à laquelle Napoléon dut faire face. La bataille fut longtemps indécise et coûta la vie à bon nombre de braves des deux camps. Le sort du 14e de ligne fur particulièrement terrible car surpris par la neige qui tombait, ils offrirent leur flanc au feu nourri des Russes qui créa de larges sillons sanglants dans la neige (voir article). L'aigle du régiment fut sauvé in extremis par le téméraire capitaine Marbot, aide de camp d'Augereau.

Lorsque, le lendemain, l'Empereur arriva sur le terrain qu'occupait le 14e régiment de ligne la veille, il fut choqué par l'impressionnant amoncellement de cadavres. La neige était teintée de rouge et la mort avait figé les combattants de ce glorieux régiment telle qu'ils s'étaient battu, à la place qu'il occupait de leur vivant. Tout autour de ces braves, un cercle s'était formé avec les cadavres des hommes et des chevaux des troupes ennemies qui étaient venus se briser contre ce régiment qui n'a pas faibli quoi qu’ayant perdu plus de 400 hommes.

À la vue de ce sillon sanglant, le maréchal Bessières qui accompagnait l'Empereur dit, voulant accentuer le carnage qui s'y était déroulé :

Ils sont rangés comme des moutons.

À ces mots, l'Empereur le reprit avec vivacité :

Comme des lions !

Puis l'Empereur se découvrit et lentement salua la bravoure de ces hommes.