HMS Diamond Rock
Les convois anglais subirent longtemps les attaques des corsaires
français dont le fameux malouin Surcouf. Ces derniers avaient leur base principale
dans la mer des Caraïbes, à la Guadeloupe et à la Martinique. Afin d'empêcher
les navires d'accoster dans le port principal de la Martinique : Fort-de-France,
l'amiral Hood ordonna l'aménagement d'un fort sur le rocher du diamant situé au
large de l'île sur la route des navires. Ce promontoire rocheux hostile fut aménagé par les Anglais en janvier 1804 sans que les Français y prêtent une quelconque
attention. Des batteries y furent installées ainsi qu'une petite garnison d'une
centaine d'hommes commandée par le lieutenant James Maurice du HMS Centaur
et équipée de plusieurs navires avec caronades.
Fin février, les Anglais sont fermement installés et contrôlent le passage des navires. L'amiral Hood fait assimiler le piton rocheux à un navire qu'il nomme Fort Diamond et qui deviendra plus tard le HMS Diamond Rock. En effet, le rocher était considéré comme un navire ennemi capturé et traité comme un bateau stationné à cet endroit et commandé par l'amirauté britannique. No comment !
Après une tentative avortée des Français suite au départ des vaisseaux de ligne anglais, il fallut attendre l'arrivée de la flotte de Villeneuve dix-sept mois plus tard pour qu'une attaque du rocher en bonne et due forme s'organise. La bataille dura quelques jours et la colonie britannique se rendit avec les honneurs ayant épuisé ses munitions. Devenu commandant entretemps, James Maurice fut envoyé sur l'île britannique de la Barbade et jugé par une cour martiale anglaise à bord du HMS Circe dans la baie de Carlisle. En effet, la procédure maritime britannique de l'époque voulait qu'un commandant qui avait perdu son navire devait s'en expliquer face à une cour. Le rocher ayant été considéré à part entière comme un bâtiment, il dut se plier à la règle, mais James Maurice fut finalement acquitté pour la perte du rocher-navire. Shocking !
Villeneuve, quant à lui, talonné par Nelson, se dépêchât de voguer toutes voiles dehors vers l'Europe pour affronter son destin funeste.