Pas de Monsieur !
Il existe dans l'armée française des règles de conduite à appliquer scrupuleusement et qui viennent très souvent de la tradition militaire.
Ainsi lorsque l'on s'adresse à un officier dans l'armée française, on doit faire précéder son grade du prédicat « Mon » (abréviation de Monsieur) quand l'officier est un homme. Par contre, on s'adresse à un officier féminin uniquement en utilisant son grade. Les appellations restent les mêmes que l'on ait un grade supérieur ou subordonné à la personne à laquelle on s'adresse, mais le règlement de discipline générale permet toutefois d'appeler un subordonné directement par son nom.
Dans l'arme blindée et cavalerie, une tradition, remontant à l'époque napoléonienne, veut que les adjudants-chefs et adjudants soient appelés par la formule « mon lieutenant ». Ces derniers y auraient gagné cette appellation du fait que, pendant les batailles meurtrières des campagnes de la Grande Armée, les sous-officiers supérieurs de la cavalerie prenaient le commandement lorsque tous les officiers subalternes avaient été tués au combat.
Toutefois, cette règle respectueuse du prédicat ne s'applique pas à la composante marine de l'armée. Mais pourquoi ?

L'origine de cette exception remonte une fois de plus à l'épopée
napoléonienne, mais cette fois, non pas pour honorer les officiers, mais plutôt
pour les « punir ». En effet, Napoléon aurait fait interdire l'usage
du dit prédicat pour les 3 grades d'officiers supérieurs de la marine, à la suite
de la cuisante défaite de Trafalgar en octobre 1805. Dès lors, on s'adresse à
ces derniers en disant « commandant » sans prédicat.